Reinventer Paris [OFF]

Paris 10ème // 2015 - 2015
Projet de recherche
  • Localisation : Paris 10ème
  • Programme : Espaces de coworking, Fablab, pépinière d'entreprises, cantine, crèche, hotel et salle polyvalente
  • Surface : 5316m²
  • Equipe : 

    Camille Saucereau, Joffrey About

LA CASERNE DE CHÂTEAU LANDON, de l’obsolescence à l’opportunité métropolitaine.

Ce projet prospectif s’inscrit dans le temps d’une politique ambitieuse, celle de «réinventer Paris» : imaginer des processus innovants pour repenser la ville et l’inscrire dans une dynamique économique et sociale durable.

Le Grand Paris, en élargissant le périmètre de la métropole parisienne, fait face à des mutations qui mettent en tension des territoires et les individus qui les pratiquent. Cela donne lieu à des situations de frictions où des populations métropolitaines se croisent mais n’entrent pas en contact. Notre problématique se traduit par l’analyse d’un lieu stratégique, au croisement des grands pôles de transport de la Gare du Nord et de la Gare de l’Est : la caserne de Château Landon dans le 10ème arrondissement de Paris, bâtiment inexploité depuis le déménagement des pompiers qui l’occupaient en 2005.

L’architecture peut-elle devenir une interface permettant de provoquer l’opportunité métropolitaine entre le local et le global afin de créer des situations inédites dans la métropole ?

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Dans notre démarche, nous avons privilégié la notion d’échelle comme point d’entrée.

Nous avons émis le postulat que cette interface multi scalaire mettait en tension trois types de populations que nous avons appelés les temporaires. Ce sont des populations qui habitent les différents temps de la métropole avec des outils et des clefs de lecture qui leur sont propres :

– Les temporaires fixes / échelle de la proximité : ce sont les habitants du quartier. Ils habitent dans le quartier et utilisent habituellement ses équipements pour satisfaire leurs besoins du plus primaires jusqu’aux loisirs. Ce sont les occupants qui sont donc les plus susceptibles de fabriquer cette vie de quartier et cette échelle de la proximité (cf. appel à idées – projet du 10ème arrondissement). On se retrouve sur des temps linéaires, fragmentés et une certaine récurrence d’usage.

– Les temporaires médians / échelle métropolitaine : ce sont les utilisateurs qui occupent un espace de travail dans le quartier, les populations qui transitent par ces gares et qui sont susceptibles d’y rester pour un temps donné. Ils sont plutôt basés sur des temps linéaires et interrompus. Ils peuvent utiliser les équipements du quartier mais de manière plus ponctuelle. Ce sont donc les populations qui sont reliés à ce quartier par un besoin bien spécifique. L’accessibilité est donc primordiale pour cette famille de temporaires. Les gares du nord et de l’est ainsi que le réseau dense de transports en commun métro et rer rendent ce territoire facilement accessible et lisible à l’échelle de la métropole.

– Les temporaires occasionnels / échelle globale – échelle européenne : Ce sont les populations qui sont sur un territoire donné pour un temps bien identifié. Leur demande est donc assez spécifique. Ils mettent en tension le territoire dont l’attractivité dépend de son adaptation à la demande de ces usagés en actualisant son offre. Les temps de cette famille sont plutôt ponctuels et déstructurés. L’attractivité du territoire est donc primordiale pour cette famille de temporaires qui doit immédiatement repérer l’offre disponible.

INTERFACE

Après avoir identifié ces familles d’utilisateurs temporaires, il était nécessaire de mettre en place un outil permettant d’articuler ces trois échelles. Nous avons donc imaginé une application, interface virtuelle basée sur des tendances et des profils d’utilisateurs. Au travers de cette interface, nous émettons l’hypothèse qu’une programmation en temps réel de l’espace devient possible. Non pas au travers d’un bâtiment « évolutif » dont les espaces seraient interchangeables, mais par l’échange d’information en temps réel entre une demande instable exprimée par des utilisateurs et les prédispositions d’un bâtiment à s’adapter à cette demande.

L’architecture peut devenir ainsi le support d’usages évolutifs dans le temps et reflète le territoire au travers d’une approche multi scalaire.

LE BÂTIMENT :

Il est pensé comme une succession de strates allant du plus public pour l’échelle de proximité qui répond à une demande immédiate en relation avec l’espace public lui donnant une visibilité à l’échelle des modes de déplacement doux et aussi une accessibilité directe. Les espaces en rez de chaussée assurent donc une perméabilité évidente entre l’espace public et l’espace dédié au temporaire fixe. Un espace qui s’appuie sur les caractéristiques dégagées de cette famille. A savoir un espace relativement fragmentés et ponctués d’éléments fixes qui permettent d’abriter des points de stockages, des points d’eau ou chaud permettant ensuite de développer dans l’espace ouvert qui lui est associé un certains nombres d’activités. Cette espace est donc pensé comme une supersurface sur laquelle vient se plugger des éléments « durs ».

Dans les étages, nous allons retrouver des espaces ultras flexibles et « compartimentables » capables d’être configurer en amont d’une demande clairement identifiée est formulée. On retrouvera par exemple des espaces capables d’accueillir des séminaires, des workshops, des showroom et des espaces de co-working. Cet espace est donc pensé comme une plateforme qui vient être modulé par une demande formulée via l’application.

Axo éclatée complete